Un vaisseau de Lune
La Nouvelle Lune aura lieu le 10 Mars à 9 h 02 en temps universel, 10 h 02 à Paris, 4 h 02 à Montréal, 17 h 02 à Hong Kong.
Bonjour à toutes et à tous,
Nous sommes dans le mois des Poissons le dernier signe de la roue zodiacale qui marque la fin de l’année astrologique. Nous assistons donc à la dernière Nouvelle Lune de cette année zodiacale. Une fin de cycle est l’occasion de faire un bilan avant de nous lancer dans la nouvelle année à l’équinoxe du 20 Mars qui voit l’émergence de l’énergie Feu du Bélier où le ciel nous demande de nous projeter vers l’avant avec volonté et entrain.
Le Soleil et la Lune ont rendez-vous à 20°17 en Poissons, une rencontre que nous qualifierons de très encadrée par Saturne à 10° et Neptune à 27° pour former un puissant amas d’énergie en Poissons. Nous plongeons au cœur de ce signe d’Eau néanmoins comme nous allons le voir l’énergie Terre est omniprésente comme à la dernière Pleine Lune où nous pouvions observer un grand triangle équilatéral reliant les trois signes de Terre nous invitant à prendre conscience des pièges que nous tend la mâyâ, l’illusion du monde produite par notre mental séparateur. La grande conjonction Jupiter-Saturne en Taureau qui monte en puissance pour atteindre son pic le 21 avril prochain, prolonge la très haute présence vibratoire de cette énergie Terre toujours soutenue par Cérès également en signe de Terre, le Capricorne.
Mais ne brisons pas, par de trop grandes considérations terriennes, ce grand élan mystique que marque une Nouvelle Lune en Poissons. Cette énergie Eau tend à nous transformer en êtres hyper-sensibles. N’oublions pas que nous sommes potentiellement tous les signes, cette NL ne s’adresse donc pas aux seuls natifs des Poissons.
Le douzième signe du Zodiaque nous invite à visiter notre nature psychique. C’est le siège de l’intuition et des états extra-sensoriels qui se développent pendant cette période de l’année. Une nouvelle Lune marque l’avènement d’un nouveau cycle et nous met également dans un état d’hypersensibilité. La NL en Poissons est donc un moment privilégié pour développer tous nos ressentis intérieurs. C’est l’heure du bilan, pour évaluer où nous en sommes du point de l’Âme. Dans quels domaines avons-nous progressé tout au long de cette année et quel est le chemin qui reste à parcourir pour échapper à des considérations purement matérialistes dénuées d’empathie et de compassion. L’Eau des poissons est puissamment inspiratrice et confère des qualités médiumniques que nous pouvons considérer comme des aptitudes à nous relier au Divin. Le rêve peut prendre une dimension prémonitoire, et des qualités intuitives se révèlent quand nous pouvons échapper au brouhaha mental que procure la vie de tous les jours très existentialiste. Cette supra intelligence n’emprunte pas les réseaux classiques de l’analyse où la raison, la ratio, règne en maître pour nous imposer les diktats de notre nature égotique.
Profitons de ce moment pour grandir intérieurement avant d’aller affronter les exigences de la grande conjonction Jupiter-Uranus en Terre taureau sur laquelle je reviendrai dans les jours prochains pour la commenter abondamment.
Le signe double des poissons est parfaitement illustré par l’encadrement de Saturne et de Neptune qui symbolisent deux ambiances radicalement différentes mais très complémentaires. Le domaine de Saturne s’exprime au mieux dans le Capricorne, signe de rigueur et de structure qui souligne combien le travail assidu et l’abnégation sont sources de richesse. Neptune est chez lui en Poissons, son appel y est donc puissant. Il représente l’aptitude à nous élever spirituellement.
Cependant Si nous voulons aborder la sphère du Divin, munis de notre seul mental analytique, au fond de l’impasse la grande illusion nous accueillera. Neptune appelle à développer des qualités de perception du monde, supra-sensibles. Cette planète, appelée à tort la porteuse d’illusions est présente dans notre système solaire pour nous permettre de capter des messages à caractères divins en provenance directe de notre Soi.
Saturne et Neptune font donc bon ménage. Neptune, l’élévation spirituelle, et Saturne la structure psychique, nous offrent une belle occasion de grandir car ces deux principes s’épousent parfaitement.
Aller visiter l'océan psychique des Poissons n'est pas seulement une question de maîtrise du mental analytique.
Nous devons dans ce signe d'Eau exigeant faire face à nos démons.
Revenons vers Ulysse qui entreprit un long voyage pour retrouver son île d’Ithaque, sa Terre d’Accueil là où vit sa famille d’Âmes.
Comme nous avons vu à la dernière Pleine Lune, Ulysse visita La magicienne Circé, qui après avoir tenté de le transformer en pourceau, devint son alliée pour le préparer à reprendre son voyage vers lui-même en toute conscience. Son navire est prêt à voguer sur l’océan.
Son navire : sa structure d’être. Domaine de Saturne.
L’océan : l’univers de sa psyché. Domaine de Neptune.
Dans notre ciel de Nouvelle Lune, nous pouvons observer l’opposition de Lilith, qui se trouve dans le signe de Terre de la Vierge, elle est appelée parfois la sombre porteuse du karma, car elle inquiète. Lilith abrite en son sein de dangereux démons tapis dans nos mémoires les plus anciennes.
Affronter les Terres sombres de Lilith est l’expérience incontournable que nous devons vivre pour atteindre notre Terre sacrée, notre Île d’Ithaque. Nous allons voir que le voyage d’Ulysse est très actuel et porte un caractère initiatique.
Quittant l’île de Circé, le vaisseau d’Ulysse aidé par le souffle bienveillant d’Éole progressait sereinement sur une mer aussi lisse et douce qu’une étoffe soyeuse. Il approchait de l’île des Sirènes. Alerté par le devin Tirésias qui habite aux portes des Enfers et qui connaît bien les dangers qui guettent la psyché humaine, Ulysse prit conscience qu’un puissant maléfice se répandait dans l’air. Soudain les alizées favorables disparurent stoppant net toute progression. Prudent il se fit attaché au mât de son navire, et ses compagnons emplirent leurs oreilles de cire d’abeille. Les chants des Sirènes étaient porteurs de faux espoirs, de faux messages, si enjôleurs et mystificateurs, qu’il n’aurait pu résister à leurs appels sans être solidement arrimé au mât de son navire, autrement dit fermement arrimé à lui-même. Le mythe souligne qu’il convient d’avoir une solide pratique spirituelle pour éviter de croire toutes sortes de contrefaçons et d’artifices qui fabriquent nos émotions afin de nous priver de la clarté de l’esprit qui offre l’art de penser librement.
De nombreuses pratiques pseudo-spirituelles sont de puissantes sirènes, nous pourrions dire de même de certains médias.
L’île des ensorceleuses s’éloignant Ulysse savait que des épreuves sérieuses l’attendaient encore, il restait sur le qui-vive. Naviguer sur l’océan de sa psyché n’est pas de tout repos. Circé l’avait averti que deux immenses périls se trouveraient en travers de sa route, qu’il n’y avait aucun moyen de les éviter et qui ont pour noms Scylla et Charybde. Deux monstres hideux que nous possédons toutes et tous enfouis dans nos cerveaux primitifs que certaines psychologies nomment les cerveaux reptiliens ou archaïques.
Il affronta tout d’abord Scylla. Le décor était peu engageant derrière un rideau de brumes épaisses, on entendait les flots entrer en furie heurtant violemment des éperons rocheux. Scylla, un monstre mi marin mi terrestre, tapi dans une grotte profonde portait en éventail six long cous visqueux garnis de six têtes aux mâchoires portant trois rangées de crocs acérés. Six des compagnons d’Ulysse furent dévorés.
Voici qui décrit sans fioritures le monstre qui symbolise cette violence primitive et instinctive inscrite au cœur de notre psyché quand la haine nous envahit. Le lourd tribut sacrifié aux appétits de la bête permit au navire de continuer ballotté par la colère des flots que même Poséidon ne parvenait à calmer. Soudain Charybde surgit d’une ténébreuses profondeur marine, sous la forme d’un gigantesque maelstrom, un tourbillon maléfique sans véritable forme qui aspirait goulûment tout ce qui avait le grand malheur de se présenter à lui. Ce qui restait du vaisseau déjà partiellement détruit par Scylla fut englouti. Charybde opérait près des côtes. Le sage Nérée avait planté un figuier qui poussait comme par enchantement sur un rocher battu par les vents et les embruns.
Nérée la plus ancienne créature vivant au fond des mers, avait appris la compassion, il connaissait Charybde, l’hideuse entité maléfique qui dévore les humains et qui s’appelle la guerre. L’effroyable guerre qui naît de Scylla la porteuse de haine.
Le Figuier sait se gorger des rayons du Soleil ce porteur d’Amour qui apaise les cœurs. Ulysse s’agrippa aux branches de ce bienfaiteur pendant que le tourbillon rejetait quelques débris dont Ulysse put constituer un fragile radeau qui l’emmena vers une île, après neufs jours de mer plutôt tranquilles, car Poséidon offrit une pause au héros.
Cette île se nomme Ogygie. La très gracieuse Calypso en fit son royaume, un lieu béni où règne la beauté, l’harmonie et la paix … Où l’esprit de guerre ne peut prendre racine. L’autre domaine de l’énergie des Poissons qui rappelons-le est un signe double.
Bienvenue chez Calypso à toutes les voyageuses et à tous les voyageurs qui ont emprunté un vaisseau de Lune flottant sur les Eaux profondes de la psyché Poissons. Bienvenue !
Terre, terre ! disent les marins après une longue traversée.
Devrons nous l’invoquer neuf fois comme les neuf jours que mit Ulysse pour atteindre une Terre de paix où l’Amour et la compassion emplissent les cœurs tendres. Neuf jours à méditer, une neuvaine, pour la paix et nous serons à la veille de l’équinoxe qui marque le début de notre nouvelle année zodiacale qui, souhaitons le ardemment, sera celle de l’Harmonie, de la Beauté et de l’Amour.
Que c’est idéaliste, n’est-ce pas ? Magnifique !
Présentement nous avons tant besoin de mettre en avant un idéal !